Julien Payette-Tessier, concepteur graphique et photographe, était loin de se douter que sa fascination pour les panneaux publicitaires sur le bord des autoroutes lorsqu’il était petit allait le mener à en faire une carrière. Portrait d’un artiste multidisciplinaire aux idées de grandeur.
Déjà haut comme trois pommes, Julien Payette-Tessier se laissait émerveiller par les grands panneaux sur le bord des autoroutes. Les publicités dans les magazines le fascinaient tout autant. Mais ce qu’il voulait faire quand il allait être grand, c’était architecte.
« J’ai toujours aimé jouer avec Photoshop depuis l’âge d’environ 14 ans. Je modifiais des photos, je créais des logos et des affiches », raconte celui qui n’aime pas qu’on lui colle l’étiquette d’artiste. « Je ne me trouvais pas bon en dessin donc pour moi l’idée de devenir graphiste était impensable », précise-t-il.
Après avoir entamé des études en architecture, le concepteur graphique et photographe n’était toujours pas convaincu que ces domaines dans lesquels il exerce aujourd’hui devaient devenir son gagne-pain.
« Je me suis intéressé à la philosophie, la sociologie, j’ai voulu faire un bac en communication. Mais pas devenir graphiste ni même photographe », insiste-t-il.
Vers le droit chemin
Le groupe de musique qu’il forme avec ses amis commence à devenir populaire.
« J’étais à une époque où je me cherchais beaucoup, j’avais besoin de trouver un bon plan B. Mon plan A était de vivre de la musique. Je savais au fond de moi que ce ne serait pas possible, mais j’y croyais beaucoup », explique-t-il.
Puis, sa copine, aujourd’hui mère de ses enfants, lui a ouvert les yeux. « [Elle m’a fait remarquer que] je faisais beaucoup d’affiche et de logo par passion, et que je devrais aller étudier en graphisme », ajoute-t-il.
Au même moment, son ami Thomas lui parlait de son intention de s’inscrire dans une école d’art (Salette). Motivé par le « défi d’attirer l’œil », Julien Payette-Tessier décide de le suivre :
« Thomas et sa famille m’ont toujours impressionné avec leur côté artistique. Venant d’une famille qui vit dans la publicité et dans les arts, je me suis dit, ça ne doit pas être si mal. […] J’ai passé l’examen d’admission qui me stressait beaucoup et c’est là que tout a commencé ! »
La recherche d’emploi
Même s’il enregistre une belle carrière dans le domaine aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas. À sa sortie du Collège Salette/ESMA – École Supérieure des Métiers Artistiques, son groupe de musique devient le chouchou de la chaîne télévisuelle Musique Plus.
« Nous avons fait le tour du Québec avec nos deux albums signés avec une grande étiquette au Québec, fait des premières parties de Dumas et des Cowboys fringants », énumère-t-il.
Cependant, ce n’était pas suffisant pour en vivre. Après avoir peaufiné son portefolio, il accumule les piges, puis décroche finalement un emploi en agence, chez Exacto Communication.
« Comme beaucoup d’entre nous, mon rêve se réalisait. Être engagé à temps plein dans une agence ! Près de 2 ans après, mon rêve s’éteint. Je me rends compte que je n’ai vraiment pas le bon tempérament pour supporter la pression en agence ».
L’engrenage
Après que sa copine l’ait poussé à déposer sa candidature chez Specialized, une compagnie qui offre différents produits pour les cyclistes, il obtient le poste de graphiste et photographe. « J’ai même eu la chance de travailler sur des projets qui ont été utilisés à travers le monde, comme le design d’une application iPad et un photoshoot d’un Fatbike dans la neige, à l’époque où ce type de vélo était tout nouveau », lance-t-il, enthousiaste.
Il quitte après trois ans pour aller chez Outdoor Gear Canada, compagnie avec qui il collabore encore à ce jour. « Je fais la création et la production des catalogues des vélos Opus et toutes les campagnes publicitaires qui tournent autour. Je m’occupe aussi de la majorité des photoshoots et de la retouche », explique-t-il.
Ces expériences lui ont fait un nom en tant que photographe de sport. Il part sa propre compagnie, sous le nom de Pété photographie. Il collabore avec Peppermint Cycling, Les Grands prix cyclistes de Québec et Montréal, Warner Music Canada et Slam Disques.
Après avoir tâter plusieurs terrains, Julien Payette-Tessier peut se targuer d’avoir une carrière enivrante de concepteur graphique et photographe.
Crédit texte : Stéphanie Dupuis
Crédit photos : Pété photographie, Grands Prix Cyclistes Québec et Montréal, Opus Bicycles, Peppermint Cycling Co.