Présenté en clôture du Festival du Nouveau Cinéma (FNC) en octobre dernier, le film La passion de Van Gogh marque par une technique unique qui ne laisse personne indifférent.
Plonger les cinéphiles dans un hommage visuel à l’artiste Vincent Van Gogh, voici ce sur quoi les scénaristes et réalisateurs Dorota Kobiela et Hugh Welchman ont misé.
Dans cette histoire se déroulant après la mort de l’artiste, Armand se fait demander par le facteur et ami de Van Gogh de remettre une lettre écrite par le défunt artiste à Théo, le frère de l’emblème expressionniste.
Armand entreprend un périple houleux dans la ville française Auvers-sur-Oise où l’homme a eu son dernier souffle.
Le scénario navigue autour de doutes sur les circonstances de la mort de Van Gogh qui font surface depuis 2011, voulant que des enfants qui jouaient près de l’artiste avec une arme à feu aient par accident tiré sur lui.
C’est donc à travers des théories remettant en question le suicide de Van Gogh, 37 ans, qu’Armand tente de découvrir la vérité, qui reste toutefois inconnue.
Le long métrage de 95 minutes, basé sur plusieurs centaines de correspondances entre Théo et Vincent, permet aux spectateurs de contempler l’œuvre revisitée de 130 tableaux de l’artiste, le tout sur plus de 62 000 plans peints à la main par 125 artistes.
Soutenu par le musée Van Gogh à Amsterdam, le premier film de l’histoire peint entièrement à la main a suscité cinq ans de travail acharné dans les studios Loving Vincent situés en Pologne et en Grèce.
Les amateurs du père de l’expressionnisme ne seront pas déçus par les références à plus de 120 toiles emblématiques de l’artiste. Les tournesols, les nombreux champs et routes, les personnages clés, mais surtout les autoportraits de Vincent Van Gogh appuient la relation nostalgique entre le spectateur et ce qui est montré à l’écran.
Le choix des acteurs s’est arrêté fidèlement à la physionomie des personnages des œuvres du peintre, qui ajoute une plus-value s’éloignant par moment de l’expressionnisme pour tendre vers le réalisme.
Bien qu’on pourrait aisément croire le contraire, le long-métrage ne fatigue pas de son style « mouvant » (12 tableaux par seconde). On s’accorde une pause dans les passages en noirs et blancs où l’huile sur toile prend un peu moins d’importance.
Une prouesse qui marque l’histoire à la fois du cinéma d’animation et celle de l’art en général dans cette œuvre multidisciplinaire.
Le film La passion de Van Gogh est à l’affiche dans plusieurs salles de cinéma à Montréal. Plusieurs séances par jour.
Crédits texte : Stéphanie Dupuis