Sa riche collection d’encarts promotionnels de soirées électro et toutes ces heures passées chez le disquaire à regarder des pochettes d’album de musique formulent les prémisses qui ont mené Nicolas Denicourt vers le domaine du design graphique. Cependant, ces signaux n’ont pas été suffisants pour le créatif à s’ouvrir les yeux vers cette voie dès ses débuts sur le marché sur travail, alors qu’il bifurquait vers un métier beaucoup plus manuel. Portrait de l’ex-Salette.
J’ai étudié en ébénisterie pour me rendre compte que je n’étais pas très manuel. J’ai troqué le banc de scie pour la souris avant de devenir manchot », raconte Nicolas Denicourt avec beaucoup d’humour en pensant à ses débuts académique et professionnel.
Heureusement pour ses convictions (et ses membres), il a mis fin à sa pratique pour retourner sur les bancs d’école, à Salette.
Aujourd’hui cofondateur de la Galerie Blanc et commissaire d’exposition, nul doute qu’il a fait le bon choix.
Une formation guidée par la passion
Avant d’en arriver à ce stade, Denicourt a exploré différentes avenues. Mais c’est en suivant sa formation au Collège Salette/ESMA – École Supérieure des Métiers Artistiques que les plus ont commencé à s’additionner.
Je voulais tout savoir le plus rapidement possible. La formule temps plein sur un an et demi était parfaite pour moi. Au début de ma formation, j’ai même demandé à un professeur de me donner des cours en privé afin d’apprendre plus rapidement. Il a trouvé ça mignon », se rappelle-t-il.
C’est sur les bancs d’école de l’établissement que Nicolas a eu la piqure pour le métier :
Ce que j’ai le plus retenu à Salette, c’est d’être curieux et passionné (merci à Nicolas Noël). Je faisais tellement de recherche que ça en était presque devenu de la folie. »
Se lancer en affaires
Attiré par le domaine surtout pour son côté créatif, Nicolas Denicourt aime mettre en image une idée. Mais ce qu’il apprécie particulièrement du domaine, c’est de « pouvoir être à son compte assez facilement et d’avoir la liberté de pouvoir travailler de n’importe où. »
C’est pourquoi il s’est rapidement lancé en affaires à sa sortie de Salette, avec un camarade de classe. Une expérience enrichissante, certes, mais qui n’a pas porté les fruits envisagés : « Notre vision divergeait et on a donc décidé de continuer chacun de notre côté. »
Il a ensuite travaillé 2 ans en design web pour Globalia. Mais son idée la plus fructueuse a été celle qu’il a imaginée « entre deux cours sur la créativité ».
« J’ai eu l’idée de fonder un blogue, Think Outside The Box, afin de partager le résultat de mes recherches. Deux ans plus tard, [il] cumulait plus de 50 000 abonnés partout à travers le monde. C’est à partir de ce moment que je me suis dit que je pourrais peut-être en faire une passion à temps plein. En 2014 j’ai reçu une bourse afin de développer le projet et, depuis, ça m’a amené à collaborer avec énormément d’artistes et de gens incroyables », révèle-t-il.
Parmi ces artistes incroyables, Nicolas Denicourt mentionne Benoit Paillé, un photographe qu’il a exposé à la Galerie Blanc et avec lequel il a l’occasion de collaborer encore de temps à autre.
« J’ai appris énormément en travaillant avec lui. Benoit a influencé toute une génération de photographes à travers le monde, mais sa démarche reste unique. Je ne connais personne d’aussi dédié à son art. Il fait tout sans compromis », pense-t-il.
Aujourd’hui, la possibilité de travailler à distance est un aspect du métier qui se concrétise. Dernièrement, Nicolas Denicourt a déménagé aux Îles-de-la-Madeleine après une dizaine d’années passées en ville. À la recherche de nouvelles sources d’inspiration, il compte s’imprégner de la nature pour faire émerger de futurs projets.
La Galerie Blanc est ouverte à tous, été comme hiver, jour et nuit dans le quartier Village sur la rue Sainte-Catherine.
Crédits texte : Stéphanie Dupuis