Cet automne, les étudiants du programme d’illustration du Collège Salette/ESMA – École Supérieure des Métiers Artistiques ont réalisé deux murales à Montréal, dans le quartier Rosemont-Petite Patrie. Alexandre Lafleur, enseignant à l’origine du projet nous en explique les détails.
Au mois de septembre, les étudiants en illustration commerciale ont réalisé deux murales dans le quartier Rosemont-Petite Patrie, dont une de près de 40 pieds de long sur un mur de garderie. Les projets, mandatés par les ruelles vertes de Montréal, ont permis aux étudiants de découvrir un nouveau moyen d’expression artistique, tout en étant soumis au respect d’une demande effectuée par un vrai client.
Déroulement de l’exercice en plusieurs étapes
1.Demande du client
En premier lieu, nous avons une demande de la part d’un client (ici les ruelles vertes) à étudier. Ils nous font part de leur concept et nous proposons des premiers esquisses pour donner une direction au projet.
2.Maquette et esquisses basées sur le brief client
Après approbation, nous réalisons des maquettes et des illustrations plus poussées, en sachant qu’il y a toujours une petite part d’improvisation lors de la réalisation. Ce sont des projets de groupe, donc différentes visions artistiques qui se confrontent, le défi étant au final de produire une murale avec une certaine unité visuelle. Par exemple pour les deux dernières murales, c’était des groupes de 7 ou 8 personnes.
Il nous arrive de créer des concepts qui mélangent plusieurs techniques et courants artistiques, tout en gardant certaine unicité. C’est un bon exercice pour les étudiants, il faut qu’ils apprennent à travailler en équipe !
3.Réalisation de la murale
Ensuite, nous passons à la réalisation de la murale. Pour ce qui est de la technique, cette fois-ci nous avons utilisé des pinceaux et de la peinture plutôt que des sprays ou des pochoirs, mais une fois de plus tout dépend du projet. Certains travaillent avec des projecteurs pour les murales de grande taille… moi j’aime bien laisser les étudiants dessiner directement sur le mur, en suivant une illustration de base.
C’est une échelle de travail complètement différente et les rapports au dessin ne sont pas les mêmes. Sur de telles échelles, c’est tout le corps qui se déplace pour tracer une ligne ou remplir une forme, cela change de la simple utilisation du poignet sur papier ou tablette graphique par exemple. C’est un exercice très apprécié par les étudiants !
Nous souhaitons recommencer l’exercice, et aussi s’impliquer dans le festival Mural, qui se déroule désormais littéralement aux portes de l’école sur le Boulevard St-Laurent. L’avantage de cette initiative c’est qu’elle réunit les caractéristiques du métier d’illustrateur : concept adapté à un client spécifique, travail d’équipe, travail créatif et technique … le projet implique autant de travailler sur ordinateur que de se salir les mains à l’extérieur !
Il serait intéressant également de faire un projet de street art, discipline dans laquelle on laisse plus de place à l’artiste pour exprimer sa vision, contrairement aux commandes de fresque murale, qui sont des projets plus encadrés. Soyez attentifs la prochaine fois que vous passez dans le quartier Rosemont-Petite
Patrie, les ruelles vertes y sont très colorées !
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